MESSAGES : 20 Holly R. Wexcombe |
Sujet: Foutue pluie, foutue nuit. Qu'en est-il de toi cher ami ? [ PV Lawliet ] Lun 16 Juin - 18:58 | |
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« Voilà votre cappuccino avec double portion de crème, comme vous l'avez demandé. Bonne dégustation ! »
La serveuse rousse rendit son sourire à sa dernière cliente et retourna derrière le comptoir. Elle espérait que la retardataire ne s'éterniserait pas trop, elle tenait à son vendredi soir de détente en pyjama. Elle lança un regard à la liste que lui avait fournit le patron. Holly avait effectué toutes les corvées pour cette première journée en solo. Elle se dit qu'il serait fier d'elle et de son travail, qu'elle pourrait presque en profiter pour demander une augmentation. Quelle idée. Elle passa un dernier coup de chiffon sur le comptoir, vérifia que les machines fonctionnaient correctement, puis s'accouda avec lassitude sur le bar.
Elle observa la demoiselle qui était entrée pour se protéger de la pluie qui tombait drue dehors, bien qu'elle soit déjà trempée jusqu'aux os. Holly rectifia sa liste de tâches imaginaires et y ajouta le nettoyage du sol, qui en avait pris un bon coup. La jeune femme assise à la table proche des canapés pianotait sur le clavier de son ordinateur. Elle devait surement écrire ses cours, ou discuter avec quelqu'un en ligne, tout en profitant de libre accès à la connexion qu'offrait le café. Elle ne devait pas avoir plus de 19 ans. Blonde aux grands yeux bleus, lunettes rondes et corps de rêve, c'était l'archétype de la fille branchée et studieuse, première de la classe et dans le cœur des garçons.
La demoiselle à la chevelure flamboyante jeta un coup d'oeil à sa montre. 20 h 26. Elle soupira. Elle devrait déjà être chez elle, emmitouflée dans un gros édredon, à siroter son chocolat devant un des films niais et romantique qu'elle adorait.
Ah, elle se levait enfin ! La jolie blonde déposa sa monnaie sur la table, remballa ses affaires en quatrième vitesse et s'en alla sans dire un mot de plus à Holly. Son sourire et sa politesse avaient disparues. Mais au moins le compte y était, et elle avait même laissé un petit pourboire à la serveuse. Peut-être inconsciemment. Holly débarrassa sa table puis passa un coup de serpillière au sol. Soulagée d'en avoir fini, elle ôta son tablier et l'accrocha derrière le comptoir, éteignit les lampes et souffla les bougies.
Fermant la boutique, elle se rendit compte qu'elle n'avait pas emmené son parapluie. Elle jura. Holly mit son sac sur son dos et commença à courir dans le centre-ville, entamant le chemin qui la mènerait jusqu'à son cher et tendre studio. Les réverbères clignotaient et s'éteignaient jusqu'à quelques – longues – secondes.
Surprise quand l'un d'eux s'éteignit, elle poursuivit sa course dans l'obscurité et percuta de plein fouet quelqu'un qui se trouvait là, sur son chemin. Heureusement qu'elle ne courrait pas vite. Elle releva la tête, toujours dans le noir, et se répandit en excuses.
« Oh la la, je suis vraiment, vraiment désolée ! Je ne vous avais pas vu, et avec toute cette pluie j'ai dû glisser. Désolée ! »
Elle se massa le crâne, à l'endroit où son front avait cottoyé de près l'omoplate de ce qui semblait être un homme.
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