because we are broken
chapter one +
like the moon we borrow our lightLes yeux rivés sur la lumière blanche de la salle, aucun bruit ne sors de sa bouche. Il divague. Il attend. Après tout, tous ces tests l’ont ennuyé, et étaient tous plus simple les uns que les autres. L’ennui le gagnait, petit à petit, alors que l’examinateur finit par revenir, un grand sourire au lèvres.
Lawliet avait sept ans. Il venait tout juste de prendre ses marques dans son école primaire car ses parents avaient décidés de quitter la banlieue londonienne bruyante et sale pour le pseudo calme et le soleil de Bribane, jolie ville d’Australie. Tout aurait du aller pour le mieux. Mais sa mère décida de le faire tester, parce que Lawliet se plaignait chaque jour qu’il s’ennuyait à l’école. Elle craignait qu’il soit, comme son oncle, un de ces paresseux chronique, qui passent leurs journées à ne rien faire, et qui finissent leur vie alcoolique, à jouer aux jeux vidéo dans un divan en velours gris.
«
Et bien madame, je vous annonce que votre fils possède un QI de 170.
- Et qu’est ce que je dois en conclure ?
Disons que, sachant que celui de la population moyenne avoisine les 100, votre fils est donc ce que l’on nomme communément un surdoué. »
Étonnement de la mère. Perplexité du fils. A partir de cet après-midi où ses parents apprirent qu’il était surdoué, Lawliet fut mis sur un piédestal. Il fut inscrit dans les meilleures écoles, dans le collège le plus prestigieux, connu la gloire auprès des amis de ses parents, n’eut presque pas de contraintes, passais son temps libre à jouer, à surfer, parce qu’il comprenait tout. Qu’il était plus intelligent. Qu’il était l’enfant dont tous les parents rêvaient.
Au détriment, plus tard de sa sœur, Liliwen.
De quatre ans sa cadette, elle fut réduite à rester dans l’ombre de son frère, lui qui brillait toujours, surtout sur le plan scolaire. Pendant les longues années de primaire et collège du jeune homme, elle fut mise à l’écart, toujours en arrière. Après tout, même si elle répondait au désir de sa mère d’avoir une fille, elle n’avait pas le don de son frère. Et comment impressionner le monde en ramenant un quatorze, alors que votre frère collectionne les vingt ? Impossible.
Cependant, Lawliet ne se rendit pas compte de tout cela. Et heureusement pour sa sœur, mais, pas pour lui, cette période de gloire ne dura pas plus que cela.
chapter two +
i am nothing but a shadow in the night Le sang coula lentement de sa narine, et il porta immédiatement sa main sur son nez, une plainte s’échappant de ses lèvres. Tel un pauvre animal, il se retrouvait recroquevillé sur lui même, accusant les coups de pieds de trois jeune garçons. Lawliet avait quinze ans. Il était devenu le souffre douleur, la tête de turc de ses camarades. Tout ça parce qu’il avait toujours les meilleures notes.
Pour cause de manque d’argent, ses parents n’avaient eu d’autre choix que de l’inscrire dans un lycée public. Au début, cela ne causait pas de soucis à Lawliet, qui fut même, assez content. Rencontrer de nouvelles personnes ne fait pas de mal après tout. Mais ce changement qui semblait le ravir se transforma bientôt en un enfer. Petit à petit, les garçons de sa classe commencèrent à l’embêter, à lui demander, ou plutôt, voler ses devoirs afin d’avoir de meilleures notes. Mais Lawliet fini par se plaindre. Et il n’aurait pas du. Car depuis, au lieu de simplement se retrouver avec un zéro dans sa moyenne pour devoir non rendu, les coups pleuvèrent sur son pauvre corps. Personne ne s’en rendit compte. Sauf sa sœur. Qui préféra ne rien dire.
Haït, rabaissé, seul, il se retrouva a devoir changer de lycée. Et il se décida à ne pas reproduire les mêmes erreurs. Plus jamais.
* * * * * * *
«
Lawliet, tu fous quoi, on est pas censé aller en cours ?
- Oh, ma pauvre petite puce, aurais-tu peur ?
Non, mais, enfin, on va se faire tuer par nos parents, enfin moi tout du moins..
- Mais on s’en fou, allez viens, ça va être marrant. »
Absentéisme. Chute de ses notes. Mauvais comportement.
Voilà comment résumer en trois choses ce que devint le jeune homme. À seize ans, il changea enfin de lycée, et décida non plus, d’étaler sa science devant tout le monde, mais de devenir un de ces mecs cools et rebelles dont les filles raffolent. Il ne faisait plus rien en cours, passait son temps à rabaisser ses professeurs en leur montrant sa supériorité intellectuelle de temps à autre. Il se mit à fumer, à répondre à ses parents, à rabaisser sa sœur, à sortir sans jamais rentrer.
Et cette tactique fonctionna. Il fut un des garçons les plus populaires de son nouveau lycée, enchaînant les relations, les conneries. Au plus grand malheur de sa famille, qui petit à petit, se déchira. Son père quitta le foyer, tout simplement. Par sa faute, en sorte. Mais, alors que beaucoup de personnes auraient penser qu’il changerais, il n’en fut rien : sa bêtise s’aggrava. Si bien qu’il fut rapidement en échec scolaire. Quel comble pour un enfant destiné à un si bel avenir. Mais il n’en avait que faire. Il se rebellait et il était aimé, c’est tout ce qui comptait pour lui.
chapter three +
so if you let me i will catch fireDoucement, mais surement, les méandres de son esprit commence à l’envahir, telle l’ombre qui recouvre la Terre le soir. Il finit par fermer les yeux, et suffoque, n’en pouvant plus, manquant de s’écrouler sur son lit, en larme, implorant pour un moment de répis. Son cerveau. Ce fichu cerveau qui ne cesse de fonctionner à plein régime, qui cherche, analyse, expérimente sans jamais s’arrêter. Il n’en peu plus. Lawliet n’en peu plus de cet esprit qui fascine le monde, mais qui le paralyse et l’empêche de vivre. Don du ciel ? Plutôt cadeau empoisonné de l’enfer. Le jeune homme finit par avoir peur. Avoir peur de tous ces moments où il peut se retrouver seul, en tête à tête avec ses méninges, qui turbine, qui bouillonent, et qui manquent d’enclencher une éruption au sein même de sa boîte crânienne. Alors il cherche la compagnie, en boîte, dans les bars, dans les fêtes, dans le lit des jeunes filles. N’importe où. Mais parfois, il ne parvient pas à la trouver, et se retrouve seul, en proie à ses angoisses. Il a peur de cet esprit, qui ne cesse de chercher de nouvelles choses à explorer. Des autres, qui ne l’ont de toutes manières jamais compris, et qui l’adulent, où le détestent à essayer de le faire crever. Et le pire, c’est qu’il a peur de lui même, lui qui est si différent. Si seul mais si entouré à la foi.
chapter four +
to let your glory and mercy shine«
Hey Lawliet, encore en train de bosser en secret à ce que je vois ?
- Nan, enfin, c’pas ce que tu crois. Je dessine. Ouais c’est ça je dessine.
Arrête, on me la fait pas à moi. Tu fais ton glandeur avec qui tu veux, mais moi, je sais ce qui se trame là dedans. »
La jeune fille posa alors son doigt sur le front du jeune homme, qui lui rendit un large sourire, rangeant lentement son paquet de copies noircies dans son sac.
Après le lycée, il eu son examen avec mention très bien, sans même avoir eu besoin de réviser, ni même de lever le petit doigt de l’année. Et par la suite, il avait intégré la faculté de médecine, se spécifiant dans la psychologie. Parce qu’il adorait, soit disant, étudier le comportement humain. Mais quelque part, c’était également pour qu’il se comprenne. Se comprenne lui même.
Plus vieux, à moitié assagit, il évite de jouer le rebelle, et, à cause de multiples dépression arrivées lors de sa dix-neuvième année, il a commencé, petit à petit, à se renfermer sur lui-même. Les filles disent que ça lui donne un air mystérieux. Jessalyn trouve que ça lui donne une image bougonne et peu sympathique.
Jessalyn et Lawliet se sont rencontrés en première année de fac. Elle est hémophile. Il est surdoué. Les deux ont un problème, une peur qui les tiraille, et une forme d’entraide est née entre les deux êtres. Une amitié sincère également. Et c’est ce qui lui permet d’avancer, et d’oublier ces moments noirs qu’il a pu traverser. Parce que lorsqu’il se retrouve seul, il peut toujours appeler son amie. Ce qui lui offre la possibilité de se calmer. De respirer.