humans are like puppets dolls
c'était il y a longtemps. je ne sais même plus quel âge j'avais. surement l'âge du premier amour. mon frère lui était toujours en primaire. on venait d'emménager. on devait souvent déménager avec le travail de mon père et on avait peut-être parcouru toute l'Amérique rien qu'en quelques années. et puis la famille était assez médiatisée. on avait pas vraiment de vie privée à cause de la richesse de notre famille. moi j'avais l'habitude de m'effacer. j'avais essayé l'école pendant un temps, mais soit les personnes se moquaient de moi car elles étaient jalouses ou alors elles profitaient de moi. dans tout les cas, il me semblait qu'avoir des amis n'était pas utile. c'est comme ça que je me suis renfermée. mes amis m'avaient trahis et abandonné, je n'avais plus besoin d'en avoir.
on venait donc de découvrir cette nouvelle maison qui allait s'appeler comme notre nom de famille. elle était grande et belle, se trouvant dans un lotissement tranquille et sans histoires. mon frère pleurait souvent pour diverses raisons. j'essayais souvent de le calmer, mais seul les bonbons de notre voisin l'arrêtait. monsieur Gartheart était un gentil homme. d'ailleurs mon frère Merlin allait souvent chez lui. moi je préférais rester chez moi et puis je me méfiais de cet homme. certes il était gentil et il adorait mon frère, mais on ne le connaissait pas. papa et maman eux s'en fichaient. Merlin leur foutait la paix pendant quelques heures alors tant mieux. moi je ne pouvais rien dire. j'essayais juste de passer le plus de temps possible avec mon frère pour qu'il n'aille pas là-bas.
l'enfer dura trois mois. trois mois d'acharnage ou la police faisait des aller et venues chez nous. ils ne trouvaient toujours rien. aucune piste pour retrouver Merlin. la police nous avait dit que les premières 48h étaient décisives et qu'après elles, si on ne retrouvait pas mon frère, c'est qu'il était surement mort. mais personne n'y croyait dans notre famille. et moi du tout. penser que Merlin puisse être mort était impensable. ces trois mois étaient de la torture. ma mère pleurait tout les soirs et mon père se rongeait les ongles jusqu'au sang. quant à moi, je restais enfermer dans ma chambre. j'étais déjà grande pour connaitre la drogue et l'alcool. j'étais peut-être que collégienne, mais je m'en foutais. avec l'argent de mon père, j'achetais de la drogue et je piquais les bouteilles de la cave. personne ne s'en rendait compte. tout le monde était dans la recherche de mon frère. moi je noyais ma solitude dans l'alcool et la marijuana. déjà à cet âge et oui. je n'allais plus à l'école. je ne voulais plus. je faisais mes propres petites enquêtes, questionnant le voisinage ou cherchant sur internet qui aurait bien pu prendre mon frère. mais rien. faut dire que j'étais qu'une gamine qui n'y connaissait rien. et puis un jour, on nous l'a ramené. il avait été abandonné sur une route, la police l'avait retrouvé. mon frère était traumatisé, mais il n'avait rien, aucune séquelle. juste l'émotion qui était à son comble. on avait assisté à un miracle. pourtant mon frère ne voulait rien dire, il nous disait qu'il ne pouvait pas. et personne ne le saura jamais.
dix ans que le kidnappage de mon frère a eu lieu. entre temps on a déménagé peut-être deux fois. notre destination finale ? l'Australie. mais cette fois mes parents sont beaucoup plus prudents. j'ai finis le lycée, emportant une très bonne note à mon diplôme. bien sur je n'ai toujours pas d'amis. après l'histoire de Merlin, j'ai passé tout mon temps libre à réviser ou être avec ma famille. profiter d'eux était le plus important à mes yeux. on ne sait jamais quand ils peuvent partir. mes parents ont engagé des gardes du corps. juste au cas ou. et ça n'arrange pas ma popularité. après quatre ans d'étude en journalisme, j'ai arrivé à avoir un poste en tant que journaliste de mode. certes c'est pas vraiment ce que je veux faire, mais c'est déjà pas mal. ma mère pense que j'ai un bon goût en matière de mode et que je pourrais faire fureur. d'ailleurs c'est elle qui a réussi à me faire avoir ce job. en même temps elle connait presque tout le monde. c'était pas très compliqué. moi ce que je rêve, c'est d'être journaliste, voyager dans le monde entier et non parler de jupes ou de chaussures. m'enfin c'est un bon début. ma peur de la solitude est toujours là. présente comme jamais, mais je prends des médicaments et je reste près de ma famille. puis j'ai mon garde du corps. même s'il a en gros l'interdiction de me parler, c'est toujours une présence de plus.